Il était un rêve de Liz Braswell

 



Résumé de l'éditeur: L'histoire aurait dû s'en tenir là: un combat épique contre un dragon, une princesse endormie dans un château et un prince sur le point d'apposer un premier baiser d'amour sur ses lèvres pour la tirer de son profond sommeil. Mais quand le prince s'endort à son tour au contact des lèvres de la belle jeune fille, il est clair que le conte ne s'arrêtera pas là...

Victime d'une nouvelle malédiction lancée par la Fée noire, qui contrôle l'esprit de la princesse, Aurore doit trouver une solution pour s'échapper d'un château d'épines et traverser un paysage déformé par la magie noire, créé à partir de ses cauchemars.

Heureusement, Aurore n'est pas seule: son prince charmant est déterminé à l'aider dans sa quête et de vieux amis se joignent à elle. Mais les agents de Maléfique suivent les moindres mouvements de la princesse et Aurore ne sait plus à qui se fier... Qui sont ses vrais alliés? Et par-dessus tout, qui est-elle vraiment?

Le temps commence à manquer. La Belle au bois dormant parviendra-t-elle à se réveiller?

Éditeur: Hachette Heroes

Collection: Twisted Tales

Nombre de pages: 431


Je n'ai jamais été une grande fan de la Belle au bois dormant. Pour ainsi dire, elle m'a toujours un peu tapé sur les nerfs. Mais, au vu des twisted tales que j'avais déjà lu, et après avoir constaté que les personnages avaient souvent plus de profondeur et de personnalité que dans les dessins animés de notre enfance, je me suis dit que je me lancerais quand même dans l'aventure. Et bien... par beaucoup de points, j'aurais mieux fait de m'abstenir (même s'il n'y a pas que du négatif à cette lecture).

Je disais donc que je n'avais jamais aimé Aurore. Et je n'aime pas plus la version twisted tale du personnage. À mes yeux, elle reste cette jeune femme surprotégée qui ne connait rien sur rien, qui à part se reposer sur les autres, ne fait pas grand-chose de sa vie. Pourtant, l'auteure a visiblement fait son possible pour rendre le personnage moins niais. Mais, pour moi, ça n'a pas fonctionné car, tout en voulant donner de vrais traits de caractère à Aurore-Rose (comme elle s'appelle elle-même dans le livre), elle a aussi accentué le côté irrésistible de la malédiction ainsi, à chaque fois qu'elle devait sauver le monde, elle était soudain prise d'une terrible torpeur et ressentait l'envie de se coucher à même le sol pour faire un petit somme. Et, très souvent (si pas dans 100% des cas), c'est ce qu'elle manquait de faire, ce qui voulait dire qu'elle devait à chaque fois se faire secouer par ses acolytes (surtout le prince on ne va pas se mentir) pour remplir sa mission.

Ensuite, pour ce qui est de son caractère en tant que tel, je la trouve... pénible. Aurore-Rose se cherche (ce qui ne doit pas être aisé quand on a vécu deux vies de mensonge et reçu des dons et malédictions à n'en plus finir) et peine à trouver qui elle est vraiment. Ce qui en découle c'est que très souvent, dès que quelqu'un lui parle de son enfance ou d'un moment douloureux de son passé, elle ne peut s'empêcher de tout ramener à elle et de montrer que son passé à elle est bien plus compliqué et difficile à vivre que celui de son interlocuteur. Résultat des courses, ledit interlocuteur s'incline face à la volonté de sa princesse et reconnait sa défaite. Cliché non? Ou plutôt dirais-je vide de sens? Je ne sais pas.

Et comme si je n'avais pas assez de choses à reprocher à ce personnage, il fallait qu'elle oscille sans cesse entre deux états d'esprit: l'apitoiement d'elle-même sur son manque de reconnaissance et sa soi-disant pourriture interne d'un côté et son besoin de montrer qu'elle est digne d'être reine et qu'elle aussi est une guerrière dans l'âme de l'autre. Bref, autant dire que ces deux versions d'elle-même étaient aussi pénibles l'une que l'autre. Même si elles ne l'étaient pas autant que la version finale du personnage qui, entre autres choses, s'adresse à ses sujets en leur demandant clairement la reconnaissance qu'elle mérite pour leur avoir sauvé la peau. Le seul hic à mes yeux était que, puisque nous sommes dans son rêve et que par conséquent, aucune autre personne qu'elle-même avait la capacité de les sortir de là, l'histoire prend parfois des longueurs que je trouve inutile. Et puis, soyons honnête, le beau prince charmant (dont elle n'est pas retombée amoureuse au premier regard parce que sérieusement, elle est plus adulte et moins naïve aujourd'hui qu'à seize ans), qui lui avait encore une fois bossé pour les sortir de là pendant toute la deuxième malédiction, y serait parvenu sans l'aide de personne s'il avait pu contrôler lui-même le cauchemar. Et ça aurait sauvé quand même pas mal de vie!

En bref, le gros point négatif de ce conte remanié était le personnage principal.

Pour ce qui est des points positifs, j'ai une fois de plus apprécié de découvrir au fil des pages ce que Liz Braswell avait fait du conte de Disney. Bien que la fin soit toujours un peu prévisible (sans être celle à laquelle on s'attend pour autant), le chemin qui y mène est tellement tortueux que le lecteur ne peut jamais s'empêcher de se demander comment l'histoire finira par se terminer.

Une fois de plus, de nouveaux personnages ont fait leur apparition et à chaque fois, trouvent leur place dans l'histoire tout en donnant l'impression au lecteur qu'ils étaient là depuis le début et que l'histoire originale ne les avait simplement pas montré. Pour celui-ci, l'ajout majeur se trouve en Lianna, une jeune fille qui avait pour fonction d'aider la princesse à se préparer. Je ne peux pas en dire grand-chose mais pour moi, c'est un des meilleurs personnages de l'histoire et est un des seuls à connaitre un développement digne de ce nom (bien que ce soit survolé). En bref, j'aurais bien aimé qu'elle soit un peu plus présente car à mes yeux, elle aurait pu apporter à l'histoire un côté plus mur et plus réfléchi.

Quant à l'univers du cauchemar en lui-même, on n'en sait finalement que très peu de choses. L'auteure révèle que c'est une version cauchemardée de la réalité d'Aurore et que par conséquent, l'univers ne comporte que des lieux qu'elle-même à visiter. La seule inconnue pour elle, ce sont les autres habitants qui, comme elle, sont endormis et piégés dans cette autre réalité. On découvre aussi rapidement que Maléfique, pour maintenir l'illusion, a besoin d'organiser un bal par mois, ce qui lui permet de régénérer sa magie et donc, de maintenir l'illusion que le monde s'arrête au château et que derrière le mur de ronces, il n'y a plus rien. Cette version de la réalité me laisse un peu sur ma faim. Comment est-il possible de n'avoir que des lieux connus mais une multitude de gens inconnus? Où était Maléfique avant les seize ans d'Aurore? Pour que les habitants aient peur d'elle, ne fallait-il pas qu'elle aille de village en village pour les terroriser? Dans ce cas, pourquoi n'a-t-elle pas ajouter tout cela dans son maléfice? Ou bien, elle est vraiment restée terrée dans son coin pendant seize ans et ne connait strictement rien du monde extérieur, ce qui expliquerait qu'elle doive pomper dans les souvenirs d'une gamine qui n'en connait pas plus qu'elle sur le monde.


Cet avis étant déjà bien long, je vais m'arrêter ici et j'ajouterais que si tu fais partie de ceux qui aiment ce conte, je te conseille sans aucun doute de le lire car tu découvriras un monde rêvé (auquel on n'avait pas accès dans le film) où les règles de la vie réelle ne s'appliquent pas. En revanche si le personnage d'Aurore t'agace au plus au point, je ne te le conseillerais pas forcément car contrairement au Disney, le livre ne se concentre que sur les pensées, les actes et les sentiments d'Aurore (à l'exception d'une petite vingtaine de pages.

Sur ce, bonnes lectures!

L'écureuil.

Commentaires

  1. Je ne suis pas non plus fan d'Aurore qui est pour moi la princesse la plus inutile de Disney et cette nouvelle version ne semble pas faire rêver. Mais essayant d'avoir toute la collection, je finirai bien par craquer...

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