Lyonesse (Tome 1: Le jardin de Suldrun) de Jack Vance

 



Résumé de l'éditeur: Autrefois, sur des îles aujourd'hui englouties sous les flots de l'océan Atlantique, s'étendait une contrées où les créatures magiques vivaient en harmonie avec les humains. Un monde de magnificence, d'aventure et de sombre magie. De ces Isles Anciennes, jadis, les ancêtres du roi Arthur s'étaient élancés pour atteindre les côtes de l'Angleterre. Là vivait Suldrun, une princesse dont la beauté mélancolique déchainait toutes les convoitises et pouvait servir l'ambition sans limite de son puissant et malfaisant géniteur, le roi Casmir de Lyonesse. Un jour, la jeune fille découvre sur une plage le corps presque sans vie du prince Aillas de Troicinet.

Éditeur: Le Livre de Poche

Genre: Fantasy

Nombres de pages: 768


S'il te venait l'idée de me demander comment ce livre est arrivé dans ma bibliothèque et depuis quand il y est, je serais bien incapable de te répondre car, tout ce dont je me souviens, c'est que cela ne fait pas un an que j'ai appris l'existence de ce livre. Avec sa couverture et son titre (remarquons qu'on parle d'un jardin et que la mer apparait sur ladite couverture), j'étais déjà intriguée, ensuite, voir apparaitre les mots "ancêtres du roi Arthur" a achevé de me convaincre que je devais absolument le sortir de ma bibliothèque. Du coup, c'est ce que j'ai fait (mais sans la boisson chaude et les biscuits parce que la première finit toujours par refroidir et la seconde fait des miettes partout).

Dès les premières pages, on suit la vie de Suldrun, fille du couple royal du Lyonesse. Née fille, ses deux parents la délaissent et là commence une vie repliée sur elle-même pour une enfant qui est toujours décrite comme douce et gentille, bien qu'en grandissant, elle n'hésitera pas à affirmer ses opinions, ce qui attira les foudres de son tyran de père. Bien qu'intéressant et quelque part touchant (on ne peut s'empêcher d'éprouver de la compassion pour la jeune fille), l'histoire quitte rapidement le palais pour nous permettre de nous enfoncer, sans Suldrun, dans le monde construit par Jack Vance.

De créatures imaginaires à des paysages de contes de fées, en passant par une richesse du folklore des différents peuples que les différents héros traversent, on ne peut s'empêcher d'avoir envie de tourner tellement les scènes décrites donnent l'impression d'être réelles. C'est limite si nous-même ne faisons pas partie de l'histoire! Et puis, le côté livre de conte qui se dégage du récit donne l'impression de retrouver l'époque bénie de notre enfance où les contes faisaient partie de nos quotidiens.

Quant à la plume de l'auteur, je me lançais avec un peu d'appréhension car en général, quand on se retrouve face à un pavé de Fantasy, le vocabulaire n'est pas souvent accessible et les mondes décrits ont tendance à nécessiter une lecture attentive mais, ici, rien de tout ça! La plume est accessible et fluide, le rythme assez bon, ce qui fait qu'on se retrouve à enchainer les chapitres sans même s'en rendre compte.

Et pour ne rien gâcher, chaque personnage qu'on rencontre est intéressant. Parfois, une aura mystique semble s'en dégager, à d'autres moments, la curiosité pointe le bout de son nez et à d'autres, seule l'envie de voir le (ou la) rustre disparaitre nous prend. Mais dans tous les cas, aucun personnage ne laisse indifférent.

En définitive, je n'ai eu qu'un seul problème avec ce livre... et je crois que tu me sens venir! Oui, oui, je vais bien te parler (très brièvement) de la représentation de la femme!! Comment l'auteur peut-il croire qu'une enfant de quatre ans peut sentir sur elle le regard envieux des hommes? Et comment à 11, peut-elle jouer avec cette même attirance pour obtenir ce qu'elle veut d'eux? Et pourquoi à ce même âge, est-elle frustrée de ne pas sentir le regard lubrique d'un autre dont elle convoite le regard? Franchement, ça dépasse mon entendement... Et puis, je te passe les descriptions des caractères et physiques de ce qu'il décrit comme "le sexe faible". Mais bon, ce gros point mis de côté grâce à une recontextualisation (il est sorti en 1983), la lecture n'en restait pas moins agréable et addictive.

Petite divagation personnelle: je me suis parfois demandée si certaines règles de l'esclavage reprises dans ce livre n'avaient pas été inspirées de certains abus parfois présents dans le monde du travail actuel...

En bref, si tu n'as jamais vraiment lu de fantasy, tu peux sans aucun doute te lancer dans cette lecture, garde juste à l'esprit sa date de sortie et les conséquences que cela implique. Et, si tu aimes ce genre mais que tu ne l'a toujours pas lu, lance-toi! Bon, c'est pas tout mais il faut que j'y aille (c'est que le deuxième tome ne va pas trouver seul le chemin de mes rayonnages).


Sur ce, bonnes lectures,

L'écureuil.

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