Fleurs Captives de Virginia C. Andrews

 



Résumé de l'éditeur: À la mort de son mari, Corinne retourne dans la demeure parentale en compagnie de ses quatre enfants, deux garçons et deux filles. Pour recouvrer sa part d'héritage, la jeune veuve doit cacher leur existence à son père, avec lequel elle est brouillée. Sa mère, quant à elle, se montre vindicative et terrible avec eux: sous couvert de les préserver, elle les séquestre dans le grenier avec à peine de quoi subsister.
Alors, pour oublier, ils font de cet endroit d'incertitudes et de traumatismes le royaume de leurs jeux et de leurs rêves, le refuge secret de leur tendresse, à l'écart du monde. Mais les jours deviennent des semaines et les semaines, des mois. Leur vie se transforme en enfer. Dans cette atmosphère délétère de complots familiaux, ils n'ont plus qu'un objectif: s'échapper. À n'importe quel prix. 
Fleurs captives est le premier des cinq tomes de la saga culte de Virginia C. Andrews, traduite dans une dizaine de langues et vendue à cinq millions d'exemplaires à travers le monde.

Éditeur: Le Livre de Poche

Genre: saga familiale

Nombre de pages: 480.


- Et toi, qu'est-ce que tu voudrais?
- La liberté! Le droit de sortir. J'en ai assez d'être enfermée entre quatre murs."

 

Cela fait quelques jours que je réfléchis à la manière avec laquelle je vais parler de ce livre. Parce qu'il évoque des sujets difficiles, gardes en mémoire que la séquestration est le thème principal de ce livre et qu'il s'agit de découvrir comment quatre enfants vont y survivre. Il traite également de l'inceste et contient certains passages violents.

Après la mort de son mari, Corinne se retrouve contrainte de retourner vivre chez ses parents avec ses quatre enfants. Mais dès le départ, rien ne va: ils s'y rendent en plein milieu de la nuit, la grand-mère les accueille à l'arrière de la bâtisse (toujours en pleine nuit) et les emmène directement au grenier où elle les enferme. Déchirée, Corinne fait la promesse de les sortir de là dès que son père, avec qui elle est en froid, la remettra dans son testament. Les semaines passent, elle promet cette fois-ci que dès la mort de son père - par lequel elle semble avoir bien du mal à être à nouveau acceptée - ils sortiront. Ce n'est qu'une question de temps, parait-il qu'il est malade et très mal en point.

Pourtant, les semaines se transforment en mois et rien ne vient. Les visites de la mère se font de plus en plus espacées et les seuls contacts avec l'extérieur se limitent à la visite journalière de l'austère grand-mère - fervente croyante -, qui les regardent tous les quatre comme s'ils étaient l'engeance du diable. Christopher, l'ainé de la fratrie, se refuse de croire que sa mère n'est peut-être pas la femme qu'il idéalise, mais pour Cathy, c'est l'inverse. À son jeune âge, elle finit par devenir la mère de substitution de Carrie et Cory, les jumeaux.

Tout au long de l'histoire, on les voit grandir et perdre peu à peu la confiance qu'ils avaient en celle qui devait s'occuper d'eux. On les voit faire de ce grenier un lieu aussi douillet que possible ainsi qu'une aire de jeu. Ils utilisent ce qu'ils trouvent dans le grenier pour s'instruire et s'occuper, mais aussi pour trouver les réponses aux questions qu'ils se posent en grandissant. Pour les deux plus grands, on les voit passer de l'enfance à l'adolescence, tout en n'ayant rien des adolescents qu'ils auraient dû être.

Bien que traitant de sujets difficiles, j'ai trouvé ce livre intéressant et captivant, ballottée entre les secrets de famille et machinations des adultes du manoir. La lecture de cette histoire est comme un coup de poing dans le ventre tant il est difficile d'imaginer que l'on puisse infliger cela à des enfants. On ne peut s'empêcher de vouloir venir en aide aux quatre enfants, de vouloir secouer leur mère et d'avoir des pensées bien moins sympathiques pour la grand-mère qui se pense en droit de les maltraiter sous couvert de leur naissance honteuse (dont elle les prend pour responsable).

Au fil des pages, l'autrice nous fait explorer les dommages qu'un tel enfermement peut avoir: les rôles au sein de la fratrie se réécrivent, la dynamique change jusqu'à devenir quelque chose de malsain. Sous la plume de l'actrice, on est témoin de tous les changements qui s'opèrent dans la personnalité et dans les émotions des enfants. Rapidement, grâce à leurs nombreuses lectures, Cathy et Chris se rendent compte que pour éviter la folie, la perversion ou même la mort, ils vont devoir trouver le moyen de s'échapper.

Finalement, il est difficile de ne pas trouver ce récit poignant, de rester insensible à l'histoire des quatre enfants. Ce livre fait partie de ceux qui restent longtemps en mémoire et que l'on ne peut s'empêcher de se remémorer de temps à autre. Après l'avoir fini, je n'ai pu m'empêcher d'avoir l'impression de les abandonner à leur sort. J'ai regardé la dernière page et j'ai instantanément regretté de ne pas avoir le deuxième tome (ce qui est dorénavant chose faite).

En définitive, j'aurai adoré cette histoire pour la gifle qu'elle nous met et l'attachement inévitable que l'on a pour les victimes mais, malgré tout, je ne le conseillerais qu'à des lecteurs avertis. Mais ce que je retiens le plus, c'est l'espoir. À aucun moment ils ne renoncent à espérer que leur situation finisse par s'améliorer, même si cela nécessite qu'ils prennent les choses en main.

Au risque de me répéter, si tu es sensible à un des sujets évoqués ci-dessus, je ne te conseille pas de te lancer dans cette lecture. Par contre, si tu es curieux(se), je te laisse un dernier conseil: n'oublie pas que ce livre a été publié en 1979 et que le contexte de l'époque n'est en rien similaire au contexte actuel, avec tout ce que cela entraine niveau mentalité décrite et situations vécues par les personnages.


Sur ce, bonnes lectures,

L'écureuil


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